Sur le terrain de l'éradication du scarabée rhinocéros

La lutte contre le scarabée rhinocéros s’est intensifiée dans la zone infestée qui va de La Tamoa à Tomo.

La lutte contre le scarabée rhinocéros s’est intensifiée dans la zone infestée qui va de La Tamoa à Tomo.

Avec plus de 2 000 insectes éliminés et 15 nids détruits, le plan d’éradication du scarabée rhinocéros, porté par le gouvernement en partenariat avec la Chambre d’agriculture, donne des résultats positifs. La lutte contre ce ravageur passe également par l’information et la sensibilisation des résidents de la zone infestée.

Depuis la détection des premiers spécimens en septembre 2019, l’Oryctes rhinoceros, ou scarabée rhinocéros, est au cœur d’un plan de surveillance et de lutte, mis en œuvre par la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales, qui s’est intensifié en juillet 2020. Objectif ? L’éradication pure et simple du nuisible. « Le scarabée rhinocéros est un ravageur d’importance de la région Asie-Pacifique, qui s’attaque principalement aux palmiers et cocotiers et dont l’impact économique, socioculturel et sur la biodiversité locale, est loin d’être négligeable », rappelle Frédéric Gimat, chef du service d’Inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire. Financé par l’Agence rurale et mené en partenariat avec la Chambre d’agriculture, ce plan s’appuie sur la pose de pièges pour éliminer un maximum d’adultes et la destruction des sites de reproduction sur la zone infestée qui s’étend de La Tamoa à Tomo.

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Le scarabée rhinocéros a été détecté pour la première fois sur le tarmac de l’aéroport de Tontouta.

5 000 hectares prospectés

Ainsi, vingt-cinq personnes ont été recrutées pour agir sur le terrain. « Elles ont prospecté l’ensemble de la zone infestée pour repérer les sites à risque, assurer le nettoyage des déchets verts pouvant faire l’objet d’une nidification du scarabée et déployer des pièges de différents types. Leur rôle est aussi de sensibiliser les résidents », détaille le chef de service. Résultat, depuis le lancement des opérations, près de 5 000 hectares ont été prospectés et nettoyés, tandis que plusieurs milliers de mètres cubes de déchets verts ont été inspectés et détruits. Les 15 nids découverts ont été éliminés et mis sous surveillance. Ils ont permis d’intercepter 100 œufs, 3 100 larves et 350 adultes. En parallèle, environ 360 pièges ont capturé près de 1 680 scarabées adultes. Des mesures spécifiques ont également été prises pour la gestion des déchets verts communaux ainsi qu’avec les pépinières de la zone.

Implication des résidents

« Les résultats de cette lutte sont positifs puisqu’un grand nombre de spécimens ont été neutralisés et que la présence du scarabée reste contenue sur une zone restreinte du territoire, relève Frédéric Gimat. Cependant, il fallait rappeler aux résidents l’importance de leur implication dans le dispositif car le moindre nid non détecté est à l’origine d’une importante diffusion de scarabées ». À cet effet, une rencontre a été organisée le 20 mai par le gouvernement à la mairie annexe de La Tontouta pour présenter le plan de lutte contre l’insecte. Plusieurs personnes sont venues s’informer sur l’avancée du projet, la stratégie mise en œuvre et sur la meilleure façon de participer à la protection de leur commune. Ces habitants ont pu voir des spécimens de scarabées sous forme d’œufs, de larve ou d’adulte, comprendre le fonctionnement des pièges et poser de nombreuses questions. Parmi les recommandations indispensables, chacun doit veiller à ne pas accumuler de déchets verts sur sa propriété. Il faut soit les brûler (quand cela est possible et permis), soit les remettre au système de collecte de la commune. Il est également conseillé d’assurer un suivi strict des composts utilisés dans son jardin – qu’il ne faut surtout pas sortir de chez soi – et déclarer tout signe suspect pouvant survenir sur les arbres.

Un chien à la rescousse

Une nouvelle "arme" est venue s’ajouter au plan de lutte contre le scarabée rhinocéros. Depuis le début de l’année, le service d’Inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire dresse un chien à la recherche d’Oryctes adultes ou sous forme de larve. Osaka, c’est son nom, achève sa phase de formation et commence à accompagner les agents sur le terrain avec des résultats concluants. « C’est une aide à la détection, précise Frédéric Gimat. Il va nous faire gagner du temps lors des inspections des tas de déchets verts où l’insecte aime se reproduire ». Selon son maître-chien, Angelo Marhadour, son flair devrait encore se développer au fur et à mesure des exercices.