La formation Certiphyto-NC s’organise

Entre théorie et pratique, les stagiaires révisent également les techniques d‘étalonnage des produits phytopharmaceutiques à usage agricole.

Entre théorie et pratique, les stagiaires révisent également les techniques d‘étalonnage des produits phytopharmaceutiques à usage agricole.

Dans les cinq ans à venir, tous les importateurs, distributeurs et utilisateurs de produits phytopharmaceutiques à usage agricole (PPUA) ou jardin (PPUJ) devront être titulaires du Certiphyto-NC. Sous l’impulsion du gouvernement, une formation de formateurs a été mise en place pour relever le défi.

Direction du service de l’État de l’Agriculture, de la forêt et de l’environnement (DAFE), direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (DAVAR) et Chambre d’agriculture de la Nouvelle-Calédonie (CANC) ont uni leurs forces pour répondre à « un enjeu collectif ». Celui de mettre en application la loi du pays du 7 février 2017 qui a « remis à plat l’usage des PPUA et PPUJ, une pharmacopée végétale dont il faut faire un usage prudent et raisonné », souligne Gérard Fallon, directeur de la DAVAR. Proposée depuis 2000 par la CANC sur la base du volontariat (environ 300 personnes formées), la formation Certiphyto-NC, devenue obligatoire, doit passer à la vitesse supérieure pour atteindre un large public – estimé à 5 000 personnes – d'ici à 2022. Première étape indispensable : disposer d’un vivier de formateurs qualifiés « qui proposent des formations adaptées et qui portent un message commun quant aux bonnes pratiques relatives à ces produits », précise Jean-Luc Bernard-Colombat, directeur de la DAFE.

Apprendre à transmettre

C'est pourquoi une formation de formateurs, financée par le gouvernement à hauteur de 1,4 million de francs, a été organisée au Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles (CFPPA) Sud à Saint-Louis du 19 au 30 mars. Enseignants agricoles, techniciens formateurs à la CANC ou professionnels indépendants, les quinze candidats retenus disposent déjà d'un solide "bagage technique". Dispensée par une spécialiste des Certiphyto qui exerce dans un CFPPA métropolitain, cette formation doit apporter une dimension pédagogique aux futurs formateurs. «  Nous avons un contenu à faire passer qui porte sur la réglementation, son évolution, l'environnement, la santé, les conseils, les techniques alternatives... L'objectif est de savoir comment transmettre ces informations à un public adulte où le stagiaire doit être acteur de sa formation », détaille Quitterie Guérin, la formatrice du Loir-et-Cher qui a été épaulée par les techniciens de la Chambre d’agriculture afin d'adapter les messages au contexte calédonien.

 

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La formatrice Quitterie Guérin.

 

Former les agriculteurs de demain

Ensemble, les stagiaires ont élaboré et validé des outils et des supports pédagogiques, ludiques et interactifs, qu'ils pourront utiliser lors de leurs futures formations. Pour les trois formateurs de la CANC, le public cible est constitué des importateurs et distributeurs de PPUA, qu'ils ont déjà commencé à former, et bien sûr, des agriculteurs. Très présente sur le terrain, la Chambre consulaire a déjà effectué un important travail de sensibilisation pour inciter ses ressortissants, en particulier les "anciens", à se former. Les établissements d'enseignement agricole, une fois agréés, pourront eux aussi délivrer le Certiphyto-NC à leurs élèves. Stéphane Le Marrec, enseignant au lycée Michel-Rocard de Pouembout a suivi la formation de formateur : « Nous intervenons auprès d'un public jeune. Il est important d'avoir un message clair et harmonisé auprès de ceux qui seront les agriculteurs de demain. Notre rôle est aussi de les encourager à utiliser les produits phytopharmaceutiques en dernier recours et à pratiquer d'autres méthodes avec plus de suivi. Le raisonnement est devenu de plus en plus fin ». Signe d’une agriculture en pleine évolution.

 

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Les stagiaires ont élaboré un exercice ludique pour faire assimiler la réglementation sur le stockage des PPUA pendant les formations qu'ils seront amenés à donner.

 

 

Le Certiphyto-NC en questions

Pourquoi faire ? La formation Certiphyto-NC vise à attirer l’attention des utilisateurs sur la dangerosité potentielle des PPUA et des PPUJ, à leur apprendre à s’en servir en toute sécurité tout en réduisant leur usage, et à inculquer les bonnes pratiques afin de prévenir les risques sanitaires et environnementaux.

Comment ? Il existe trois types de formation, d'une durée d'un, trois ou quatre jours en fonction de l’activité du professionnel et de la toxicité des produits employés. La formation est dispensée autour des axes suivants : réglementation, prévention des risques pour la santé et l'environnement, modalités d'application des PPUA, techniques alternatives. Elle est suivie d'une évaluation, pour les Certiphyto-NC 3 et 4, qui consiste en des questions sur différentes thématiques de la formation et un exercice de mise en situation.

Pour qui ? Éleveurs et certains agriculteurs, salariés agricoles, employeurs d'entreprises d'espaces verts, agents municipaux de lutte anti-vectorielle (Certiphyto-NC 1), agriculteurs, dirigeants d'entreprises d'espaces verts (Certiphyto-NC 3), importateurs, distributeurs, conseillers et techniciens agricoles (Certiphyto-NC 4).

Quand ? Importateurs et distributeurs de PPUA : formations à venir très prochainement ; importateurs de PPUJ : avant le 16 février 2019 ; les utilisateurs : avant le 16 février 2022.

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