Lutte organisée contre le scarabée du cocotier
29 octobre 2019
Un plan d’éradication du rhinocéros du cocotier, dont une vingtaine de spécimens ont été retrouvés dans une zone située autour de l’aéroport international, a été validé par le gouvernement ce 29 octobre. Ses objectifs ? Éliminer cette espèce menaçante pour la biodiversité, empêcher la propagation du ravageur et éviter toute nouvelle introduction en provenance de pays contaminés.
Dès l'interception des premiers spécimens de ce scarabée début septembre, la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (DAVAR) a renforcé ses actions de surveillance et densifié le système de piégeage au niveau de l'aéroport et du village de La Tontouta. Elle s’est également attelée à informer les usagers et le personnel de l'aéroport ainsi que les habitants sur ce ravageur, faisant appel à leur vigilance. Et pour cause, la menace que représente cet insecte, originaire d'Asie du Sud-Est, n’est pas à prendre à la légère ! Ce ravageur s'attaque en priorité aux cocotiers et aux palmiers. Il représente donc un danger pour ces espèces et la biodiversité locale, étant donné le nombre important de palmiers endémiques qui pourraient servir d’hôtes.
Éradication
« Notre objectif est que cet insecte ne s’installe pas et que la Nouvelle-Calédonie retrouve son statut indemne », annonce Fabien Escot, directeur de la DAVAR. Le plan de lutte, déployé avec l’assistance technique de la CPS, de l’IAC et de l’IRD, se décline en trois volets. Le premier vise l’éradication du rhinocéros du cocotier. « Tout d’abord, il s’agit d’éliminer les adultes par la pose de pièges et ensuite, de l’empêcher de se reproduire, ce qu’il fait de préférence au sol, dans des végétaux en décomposition. Donc un point très important de ce plan est la gestion des déchets verts sur la zone infestée. » Concrètement, ceux-ci seront rassemblés en un seul lieu pour être broyés, puis traités par solarisation ce qui permettra d’éliminer les œufs et les larves présents.
Prévention accrue
Le deuxième volet du plan consiste à réglementer la circulation des palmiers et des cocotiers (plants hôtes) en dehors de la zone concernée, ceci pour éviter la propagation de l’insecte (lire l’encadré). Enfin, afin d’éviter toute nouvelle introduction en provenance de pays contaminés, les vols internationaux au départ des Fidji, du Vanuatu et de Polynésie française entraînant des opérations nocturnes de chargement en soute et en cabine, feront l’objet d’un traitement complémentaire des différentes parties de l’appareil à son arrivée, aux frais de l’opérateur. Cette mesure concernera aussi tout vol domestique (très occasionnellement les vols Evasan ou les vols déroutés) au départ de l’aéroport de La Tontouta. L’ensemble de ces actions sera mis en œuvre en coordination avec les différents acteurs de l’aéroport et du village de Tontouta.
Cocotiers et palmiers en ligne de mire
Les rhinocéros du cocotier piquent au sommet des arbres et provoquent des dégâts sur les feuilles en formation. Les dommages sont semblables à une coupe en forme de « V » sur les frondes et sont toujours associés à des trous de forage effectués dans le tronc et dans les branches, ce qui peut conduire à la mort de l’arbre. Actif la nuit, du coucher au lever du soleil, l’insecte est attiré par les lumières artificielles. Il peut être facilement capturé et ne représente en revanche aucun danger pour l’homme.
Circulation sous contrôle
- Pour les professionnels de l’horticulture : toute sortie de plants hôtes (cocotiers ou palmiers) ou de compost de la zone infestée devra obligatoirement obtenir une autorisation des agents du Sivap.
- Pour les particuliers : toute sortie de plants hôtes et de compost fabriqué dans la zone est interdite.
- Toute sortie de déchets verts de la zone est interdite, sauf autorisation délivrée par un agent du Sivap.
- Une interdiction de sortie de plants hôtes de la Grande Terre à destination des Loyauté, de l’Île des Pins et de Belep est mise en place afin de limiter au maximum le risque d’introduction du scarabée du cocotier, en particulier sur Ouvéa, où la filière cocotier (pour le coprah) est la plus développée économiquement.