12 mai 2022, journée internationale de la santé des végétaux

En effet, notre santé et celle de notre planète sont toutes deux dépendantes des végétaux, qui fournissent 80 pour cent des aliments que nous consommons et 98 pour cent de l’oxygène que nous respirons.

Malheureusement, le changement climatique et les activités humaines provoquent des perturbations des écosystèmes et portent atteinte à la biodiversité, tout en créant de nouvelles conditions propices au développement des organismes nuisibles (ravageurs, maladies…). Les voyages et les échanges commerciaux internationaux, dont le volume a triplé au cours de la dernière décennie, favorisent également la propagation de ces organismes.

Ainsi, chaque année, jusqu’à 40 pour cent des cultures vivrières sont détruites par des organismes nuisibles (maladies ou ravageurs). Tout faire pour préserver la santé des végétaux est donc indispensable pour lutter contre la faim, réduire la pauvreté, protéger la biodiversité et l’environnement, stimuler le développement économique et maintenir les revenus de certaines communautés rurales vulnérables. Nous avons tous un rôle à jouer.

Anticipation et prévention restent les solutions les plus économiques

En effet, protéger les végétaux, contre les organismes nuisibles, est beaucoup plus efficace et rentable que de faire face à des urgences phytosanitaires de grande envergure. Les ravageurs et les maladies des végétaux sont  hélas souvent impossibles à éradiquer une fois qu'ils se sont établis et les opérations de lutte sont longues, coûteuses et souvent infructueuses.

Pour notre pays, la prévention commence aux frontières de la Nouvelle-Calédonie : soyez prudent lorsque vous souhaitez importer des plantes et des produits végétaux, assurez-vous toujours qu'ils sont autorisés et conformes aux règlements phytosanitaires, car dans le cas contraire, vous pourriez être responsable d’une crise phytosanitaire. Soyez particulièrement vigilants, notamment lorsque vous commandez des plantes et des produits végétaux sur internet, car peu de fournisseurs ont la capacité de vous apporter les garanties nécessaires.

Le respect des règles phytosanitaires établies par la Nouvelle-Calédonie est donc indispensable pour  limiter les risques d’introduction d’une grave menace pour la sécurité alimentaire nationale, l'environnement et l'économie.

Sécuriser le commerce des plantes et des produits végétaux

De nos jours, de nombreux pays comptent sur le commerce de plantes et de produits végétaux pour soutenir leur économie. Ce commerce existe en Nouvelle-Calédonie, et c’est un vecteur potentiel de ravageurs et de maladies. Il est donc capital qu’il soit sécurisé, par l’application par les professionnels, de mesures simples de biosécurité afin de faciliter la prévention et de limiter au maximum la diffusion d’organismes nuisibles présents sur le territoire.

Diversifier les méthodes de lutte

La lutte contre la prolifération d’organismes nuisibles implique souvent l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Une augmentation de cette utilisation peut être à l’origine d’apparition de résistances qui diminuent au fur et à mesure les chances de lutter efficacement contre ces mêmes organismes. Pour éviter d’en arriver là, il est important de développer en parallèle des méthodes alternatives de lutte, comme celles issues de l’agriculture responsable promue localement, intégrant le principe de développement des équilibres écologiques et de raisonnement des intrants chimiques.

Le rôle du service d'inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (SIVAP)

A son niveau, le SIVAP, organisation nationale de la protection des végétaux pour la Nouvelle-Calédonie, agit pour éviter l’introduction de nouveaux ravageurs ou maladies des plantes, garantir des échanges de bonne qualité sanitaire, assurer la surveillance du territoire et réglementer la  protection des cultures.

Ainsi le SIVAP assure les missions suivantes en relation avec la santé des végétaux :

• mise en place et contrôle de la réglementation relative à la biosécurité et à la protection de la santé des végétaux ;
• réalisation d’analyse de risques phytosanitaires en concordance avec les normes internationales, pour déterminer les conditions d’importation des végétaux ou produits végétaux ;
• réalisation d’inspections aux frontières des végétaux et produits végétaux importés  : passagers, fret, voie maritimes et colis postaux ;
• délivrance de certificat phytosanitaire garantissant la qualité sanitaire des végétaux et produits végétaux exportés vers les pays tiers, en cohérence avec la réglementation des pays importateurs ;
• mise en place de réseaux de surveillance pour des ravageurs préoccupants (fourmis exotiques envahissantes, mouches des fruits) ;
• mise en place de programme de lutte phytosanitaire en cas d’introduction de nouveau ravageur exogène préjudiciable pour la Nouvelle-Calédonie ;
• mise en place et contrôle de la réglementation relative aux produits phytopharmaceutiques à usage agricole et à usage jardin.