Arrêté de mise sous surveillance dans le cadre d’un foyer de mortalité d’abeilles à Lifou

01 septembre 2023

Santé animale

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Un foyer de mortalité d’abeilles a été déclaré à Dreulu, Lifou.

Le service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (SIVAP) et le réseau d’épidémiosurveillance apicole (RESA), ont organisé immédiatement des visites afin d'investiguer le foyer.

Ainsi tous les ruchers connus, situés dans un rayon de 10 km par rapport au foyer initial, ont été visités et des mortalités ont été confirmées dans 5 ruchers très proches les uns des autres.

 

Les signes cliniques observés ne permettent pas de définir la cause de cette mortalité avec certitude. Cependant, il est indispensable de s’assurer qu’aucune maladie d’importance à déclaration obligatoire, listée dans l’Arrêté N°2020-1225/GNC du 11 Aout 2020 établissant la liste des dangers sanitaires à déclaration obligatoire en Nouvelle-Calédonie, et absente de Nouvelle-Calédonie, ne soit en cause. En effet, certains des symptômes observés, bien que non spécifiques, pourraient notamment être compatibles avec la présence d'un acarien qui se loge dans les trachées de l'abeille, et qui peut impacter fortement les colonies : Acarapis woodi. Cet acarien n’a encore jamais été détecté en Nouvelle-Calédonie.

Des analyses de laboratoire doivent donc être réalisées pour confirmer ou infirmer les différentes hypothèses.

Si les premiers résultats, suite aux analyses par observation microscopique après dissection des trachées d'abeilles moribondes, réalisées au laboratoire officiel de Nouvelle-Calédonie (LNC) sont négatifs, des analyses complémentaires doivent être faites en Nouvelle-Zélande pour confirmer l'absence d'Acarapis woodi.  

L'envoi de prélèvements en Nouvelle-Zélande permettra également d'investiguer d'autres causes de mortalité des abeilles, telles que les virus (de la paralysie chronique, de la paralysie aigüe israélienne,...) dont certains ont déjà été mis en évidence sur le territoire et qui ne sont pas des dangers sanitaires à déclaration obligatoires, mais qui, suite à un stress thermique ou autre, peuvent causer ce type de mortalité.

Dans l’attente des résultats, et considérant l’énorme impact économique sur la filière apicole d’une telle introduction, mais également sur la filière des productions végétales par le biais de la pollinisation (pour exemple, cet impact a été estimé à plus de 830 millions de francs en cas d’introduction d’un autre agent pathogène majeur des abeilles, l’acarien Varroa spp.), des mesures d’urgence ont été prises ce jeudi 31 août par voie d’arrêté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, mettant sous surveillance les exploitations apicoles situées dans une zone de 10 km autour du foyer initial.

Cet arrêté permet :

  • d’une part, d’imposer la déclaration par les apiculteurs de l’ensemble de leurs ruchers (dans la zone et en dehors de la zone) et l’obligation de les soumettre à l’inspection par toute personne missionnée par le SIVAP, et à la réalisation de prélèvements le cas échéant ;
  • d’autre part, l’application par les apiculteurs touchés par ce foyer de mortalité, de certaines mesures pour ne pas diffuser la maladie au sein de l’île de Lifou, telles que l’interdiction de toute sortie de la zone de surveillance d'abeilles vivantes (ruches, essaims, reines, couvain, abeilles…) et de matériel apicole usagé et l’interdiction de récolter du miel ou tout autre produit apicole dans la zone sous surveillance pour éviter le déplacement éventuel d’abeilles lors du transport des hausses ou autre matériel.

 

Le miel et les produits apicoles ne présentent pas de risque particulier en lien avec Acarapis woodi, et tous ceux qui ont déjà été récoltés peuvent être distribués et vendus sans difficultés.
Cet acarien ne représente aucun risque pour la santé humaine.