Les travaux de confortement du barrage de la Dumbéa avancent
10 avril 2024
Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement chargé de la politique de l’eau partagée, a effectué une visite du chantier de confortement du barrage de la Dumbéa, en présence de la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (DAVAR). L’occasion de faire un point d’avancement sur ces travaux de pérennisation, entrepris en novembre 2022 et qui s’achèveront d’ici fin 2025.
Construit entre 1951 et 1953, le barrage de la Dumbéa alimente en eau potable la ville de Nouméa, l’usine de Doniambo ainsi qu’une partie de la ville de Dumbéa. Depuis 1972, date de son rehaussement de 3,5 m, l’édifice a subi des travaux en continu, dont les plus récents sont le changement de vannes en 2021.
« Nous avons lancé les travaux de confortement de ce barrage pour assurer la parfaite sécurité des populations de Dumbéa, de l’écosystème de cette Montagne des sources, qui est essentielle à la biodiversité en province Sud, mais aussi de l'approvisionnement en eau potable de plus d'un tiers des Calédoniens, a indiqué Jérémie Katidjo-Monnier. C'est un chantier hors norme, qui permet aussi de soutenir l'économie calédonienne, avec un milliard de travaux et des équipes à 95 % locales ».
Les travaux initiés en 2022 ont pour but de mettre en conformité l’ouvrage avec les normes françaises et de respecter la réglementation qui impose une protection contre une crue milléniale (2360 m3/s) avec des marges de sécurité suffisantes. En effet, le barrage était jusque-là sous-dimensionné et conçu pour une crue de 1400 m3/s.
Ces travaux visent ainsi à assurer de façon pérenne la sûreté de l’ouvrage. « En cas de crue, l’eau montera plus haut et exercera plus de contraintes sur le barrage. Il faut donc agrandir le seuil de l’ouvrage pour baisser le niveau d'eau à l'arrière du barrage, de manière à ce qu'il y ait moins de contraintes », a expliqué Maxime Guimas, conducteur des travaux.
Quatre étapes distinctes
Les travaux ont été divisés en quatre étapes. Une sur la piste menant à l’ouvrage et les trois autres sur la structure elle-même.
1. Décembre 2022 à octobre 2023 (travaux piste):
- réfection de la piste actuelle afin de permettre l’accès des engins au futur chantier du barrage et sa pérennité ;
- renforcement du réseau d’adduction d’eau potable (AEP) ;
- mise en place de la gestion des eaux.
2. Septembre 2023 à décembre 2023 (barrage phase 1) :
- période de préparation du chantier ;
- début de la période d’exécution du chantier ;
- purge et confortement de la rive droite.
3. Janvier 2024 à décembre 2024 (barrage phase 2) :
- finalisation des travaux de confortement et de protection aval rive droite et rive gauche : « Si on ne protège pas les rives avant de découper le seuil du barrage, on risque d’éroder les talus et de casser les fondations de l’ouvrage. Nous réalisons donc actuellement des escaliers en béton pour protéger ces talus de manière à ce que les fondations du barrage restent saines », détaille Maxime Guimas.
- travaux hydromécaniques ;
- extension de la plateforme pour la conduite AEP ;
- mise en place de tirants actifs « Avant de venir découper le seuil, il faut venir ancrer le barrage. En effet, si on enlève du poids, le barrage pourrait se soulever avec la poussée de l’eau. Il faut donc le fixer au sol, un peu comme une ancre, avec la méthode des tirants actifs (câbles métalliques forés dans le sol) », précise Maxime Guimas.
- agrandissement du seuil.
4. Janvier 2025 à octobre 2025 (barrage phase 3) :
- finalisation des travaux sur l’ouvrage : pose de tirants actifs, agrandissement du seuil, construction du nouveau seuil et de la paroi moulée, réhabilitation des zones de chantier.
Il est à noter que le service d’alimentation en eau potable a été maintenu pendant les différentes opérations.
Des améliorations globales
Outre le renforcement de la sécurité du barrage, ces travaux permettront d’améliorer la piste d’accès, favorisant ainsi la qualité des eaux, ce qui aura des effets positifs directs sur la qualité de l’habitat de la faune qui vit en eau douce (dulçaquicole) et permettra de limiter l’érosion. Dans le même temps, la réfection de la piste permettra d’optimiser les conditions d’exploitation du barrage.
De plus, en répondant à l’augmentation des précipitations et à la plus grande fréquence des événements climatiques majeurs, ces travaux s’inscrivent dans les mesures d’adaptation au changement climatique.
Labellisé « Chantier Vert », il bénéficie de stations de suivi de la qualité de l’eau, de la mise en place de barrages anti sédiments et d’une gestion spécifique des déchets et déblais. En effet, la zone et le barrage comportant de l’amiante environnementale, le roulage d’engins est restreint à la zone de chantier.
Les travaux en chiffres
La réalisation de ces travaux s’inscrit dans le cadre du contrat de développement État/Nouvelle-Calédonie 2017-2022 et sa finalisation est financée par la nouvelle génération de contrat 2024-2027. Le coût du projet est de un milliard de francs.
Dimensions de l’ouvrage :
Hauteur : 38 mètres - Largeur : 2 mètres en crête et 3 mètres à la base
Longueur : 104,50 mètres
Capacité : une réserve de 478 000 m3 en côte de fonctionnement normal
Volume de la retenue : 0,5 million de m3
Fournit 15 millions de m3 / an d’eau à la commune de Nouméa, une partie de Dumbéa et à la SLN.
Propriétaire de la rivière et de l’ouvrage : Nouvelle-Calédonie
Maîtrise d’ouvrage : Nouvelle-Calédonie – Davar
Délégataire du service public : Calédonienne des eaux
Maîtrise d’œuvre : Tractebel /Tea Ingénierie – Becib – Omnis – Capse NC
Entreprises « Travaux Piste » : EL2T – DUMEZ – Chlorophyl