Un plan pour contrôler un ravageur du maïs
21 avril 2021
Le gouvernement a validé le versement d’une participation de 5 millions de francs à la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie dans le cadre du plan de gestion mis en œuvre face à Spodoptera frugiperda. Détecté sur plusieurs cultures de maïs, ce papillon ravageur est aussi appelé chenille légionnaire d’automne.
Originaire d’Amérique, la chenille légionnaire d’automne s’est répandue très rapidement en Afrique, puis dans la région Asie-Pacifique, jusqu’à l’Australie en 2020. Les premiers spécimens ont été détectés en début d’année sur des exploitations à Pouembout, Bourail, La Foa et Boulouparis. Ce ravageur est probablement arrivé en Nouvelle-Calédonie par les airs, son papillon adulte peut voler jusqu’à 2 000 km. Le monde agricole calédonien s’est rapidement mobilisé pour faire face à ce nuisible capable de s’installer sur plus de 350 cultures, avec une prédilection pour les champs de maïs. « La Nouvelle-Calédonie est quasiment autonome en production de maïs, donc l’enjeu est important pour cette filière », a averti Jean-Louis d’Anglebermes, membre du gouvernement en charge de l’agriculture.
Réduire la population
Compte tenu de la biologie de cet insecte, tous les pays précédemment touchés ont vu leurs tentatives d’éradication échouer. « Il va falloir apprendre à vivre avec ce nouveau ravageur. La direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales participe, avec les autres acteurs, au travail qui va nous permettre de le maîtriser », a indiqué le membre du gouvernement. Un plan de gestion a donc été élaboré, piloté par la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie. Son objectif est de contrôler le plus rapidement possible la population de ces chenilles et de la réduire à un seuil suffisamment bas pour ne pas engendrer de pertes économiques. Le chiffre d’affaires annuel de la filière maïs est en effet d’environ 600 millions de francs.
Financement
La stratégie repose sur plusieurs axes : la surveillance, la lutte chimique à court terme, le développement de la lutte biologique, l’adaptation des pratiques agronomiques et la communication auprès des producteurs. La mise en œuvre de ce plan adapté est évaluée à 10 millions de francs pour l’année 2021. La Nouvelle-Calédonie y contribue à hauteur de 50 %, soit 5 millions de francs financés par l’Agence rurale. Le solde restant est partagé entre les autres acteurs, c’est-à-dire les producteurs, ainsi que les provinces Sud et Nord dans le cadre de leur compétence d’accompagnement technique.