Le gouvernement aux côtés des éleveurs bovins

Jean-Louis d’Anglebermes s’est exprimé sur ce mal qui touche les bovins, mercredi 21 octobre à la DAVAR, à Païta. À ses côtés, les équipes de la DAVAR et le président de l’OCEF, Roby Courtot.

Jean-Louis d’Anglebermes s’est exprimé sur ce mal qui touche les bovins, mercredi 21 octobre à la DAVAR, à Païta. À ses côtés, les équipes de la DAVAR et le président de l’OCEF, Roby Courtot.

Source : https://gouv.nc/

Depuis un an, le nombre de carcasses bovines écartées de la consommation humaine en raison d’infiltrations séreuses du tissu conjonctif est en augmentation. Connue de longue date, en Calédonie et ailleurs dans le monde, cette affection est suivie de près par le membre du gouvernement en charge de l’agriculture Jean-Louis d’Anglebermes, la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales, et les acteurs de la filière.

« Une viande gorgée d’eau, à l’aspect gélifié, qui se conserve mal et aux qualités organoleptiques moindres. » C’est ainsi que la chair des bovins atteints d’infiltrations séreuses du tissu conjonctif (ISTC) est décrite dans la bibliographie vétérinaire. Connue depuis longtemps, mais répertoriée sous l’appellation ISTC depuis 2015 seulement, cette lésion correspond, selon la vétérinaire du service d'inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (SIVAP) de la DAVAR, Pauline Gomel, à « une modification profonde des tissus de l’animal due à un manque d’apport nutritionnel. Ce manque peut être lié à une nourriture insuffisante en quantité ou en qualité, ou à une maladie, des parasites, etc. ». La sécheresse des dernières années pourrait notamment être en cause.

 

Les saisies en augmentation en Calédonie et en Australie

 

En Nouvelle-Calédonie, l’ISTC constitue depuis quatre ans la première cause de saisie des carcasses par le SIVAP sur la chaîne d’abattage de l’Office de commercialisation et d'entreposage frigorifique (OCEF). Fin 2019, un pic a été constaté et, depuis janvier 2020, une centaine de bovins et 49 veaux ont été retirés du circuit de l’alimentation humaine afin d’être dirigés vers l’équarrissage. Même scénario en Australie où les élevages du Queensland ont enregistré dix fois plus de saisies pour ISTC en 2019 par rapport à 2018.

À l’écoute de cette situation qui impacte en particulier les petits éleveurs calédoniens, Jean-Louis d’Anglebermes se veut rassurant. « Nous ne sommes pas face à une crise sanitaire, a indiqué le membre du gouvernement en charge notamment de l’agriculture. Ce mal n’est pas nouveau et il concerne de petits volumes. Il s’agit certes d’un problème significatif pour les petits éleveurs qui doivent faire face à un manque à gagner réel, mais aussi d’un problème insignifiant à l’échelle de la filière bovine. »

 

Une étude est lancée

 

Depuis le début de l’année, l’ISTC n’a en effet concerné que 2,4 % des bovins abattus, pour une filière qui pèse pas moins d’1,7 milliard de francs par an. Dans ce contexte, pas question de remettre en question les méthodes de travail des éleveurs « qui ne laissent pas leurs bêtes mourir de faim comme on pouvait le voir quelques décennies en arrière », ni de « rogner sur la qualité de la viande calédonienne en modifiant les protocoles sanitaires », a souligné Jean-Louis d’Anglebermes. « Mais nous allons investiguer pour en savoir plus sur l’ISTC et mettre en place une indemnisation pour les éleveurs concernés. »

Des groupes de travail sont d’ores et déjà à l’œuvre dans le cadre d’une étude cofinancée par la Nouvelle-Calédonie et l’OCEF afin de mieux comprendre cette affection peu documentée. « Nous constatons que les femelles et les bêtes âgées sont davantage concernées, a indiqué Pauline Gomel. L’enchaînement de périodes de sécheresse est très probablement en cause et nous n’avons pas identifié jusque-là d’autres facteurs, zones géographiques ou pratiques spécifiques expliquant cette augmentation de saisies pour ISTC ». Des animaux de bonne constitution bouchère et sans signe de faiblesse de leur vivant sont, en effet, parfois concernés par ce mal que l’on ne sait identifier qu’après l’abattage.

 

Un test et une indemnisation en perspective

 

Partie prenante de cette étude, le laboratoire de Nouvelle-Calédonie (LNC), situé sur le site du complexe de protection zoo et phytosanitaire de la DAVAR, à Païta, travaille actuellement à l’élaboration d’un test pour tenter de trouver des paramètres d’analyses prédictifs d’ISTC sur animal sur pied. « À la demande des éleveurs, nous allons essayer de trouver un indicateur d’ISTC qui permettrait, en cas de résultat positif, de retarder l’abattage de l’animal afin de lui laisser le temps de recouvrer une bonne santé », a expliqué la chef de service du LNC, Denise Desoutter.

En parallèle, une procédure d’indemnisation des éleveurs dont les animaux ont été saisis est en préparation. Elle s’appuiera sur le fonds de développement de l'élevage bovin qui consacrera dès cette année une enveloppe de 20 millions de francs au dédommagement des éleveurs.

 

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Le Laboratoire de Nouvelle-Calédonie travaille à l’élaboration d’un test ante-mortem de détection de l’ISTC.