La filière crevettes sous l’œil d’experts australiens

29 mai 2019

Exportations

Les auditeurs australiens au centre technique aquacole de l'Adecal Technopole, à Boulouparis.

Les auditeurs australiens au centre technique aquacole de l'Adecal Technopole, à Boulouparis.

Source : https://gouv.nc/

Du 20 au 24 mai 2019, trois inspecteurs du ministère australien de l’Agriculture et de la ressource en eau ont réalisé un audit de la filière crevetticole calédonienne. La Calédonie étant le seul pays autorisé par l’Australie à exporter sur son territoire des crevettes crues et non décortiquées, il s’agissait de vérifier la fiabilité des protocoles qui visent à prévenir l’introduction en Australie des maladies qui touchent ces crustacés.

Pendant cinq jours, Mme Liu et MM. Starkey et Brazenor du département de la biosécurité animale du ministère australien de l’Agriculture et de la ressource en eau ont sillonné la Nouvelle-Calédonie aux côtés de deux agents de la Davar*. Au programme de leur déplacement : les visites d’une ferme d’élevage de crevettes, d’une usine de fabrication d’aliment, d’une écloserie, d’une usine de conditionnement et d’un entrepôt de stockage. Mais aussi une découverte approfondie du Laboratoire de la Nouvelle-Calédonie (LNC) ainsi que du centre technique aquacole de l’Adecal Technopole ; et des rencontres complémentaires avec l’ensemble des partenaires, tels que le Groupement des fermes aquacoles, l’IFREMER, le Groupement technique vétérinaire, l’Observatoire économique aquacole et la direction du Développement rural de la province Sud.

Un programme dense, mis en place par la Davar à la demande de la délégation australienne qui souhaitait « rencontrer l'ensemble des parties prenantes de la filière et visiter différents sites », explique le chef du Sivap** de la Davar, Frédéric Gimat.

L’exportation de crevettes crues vers l’Australie, un privilège calédonien

En prenant ainsi le pouls de la crevetticulture calédonienne, les autorités du pays voisin entendent s’assurer que tous les acteurs de la filière respectent les conditions de rigueur à l’exportation d’une denrée sous haute surveillance : les crevettes crues que la Nouvelle-Calédonie exporte à hauteur de 20 à 40 tonnes par an vers l’Australie.

« Les maladies des crevettes conditionnent les échanges internationaux, détaille Frédéric Gimat. Compte-tenu de la situation sanitaire favorable de la Calédonie, elle est actuellement le seul pays autorisé par l’Australie à exporter sur son sol des crevettes non cuites et non décortiquées. L’audit visait donc à vérifier que la Nouvelle-Calédonie a mis en place un dispositif solide de surveillance des maladies des crevettes, conformément à ses obligations internationales en matière d’exportation, mais également qu’elle dispose des capacités appropriées pour gérer les systèmes d’inspection, de diagnostic et de certification. »

Des garanties satisfaisantes

Les premiers éléments de l’audit ont été restitués vendredi 24 mai au gouvernement, en présence de la vice-consule d’Australie. Verdict : « La garantie apportée aux exportations de crevettes vers l’Australie a été jugée satisfaisante », se félicite le chef du Sivap. La prochaine étape consistera en la restitution du rapport d’audit – attendu dans les prochaines semaines – qui devrait émettre quelques recommandations à différents niveaux de la chaîne de production. Ces dernières feront l’objet d’un plan d’action de la Davar, « afin de renforcer la confiance de l’Australie en nos procédures, et, en conséquence, de pérenniser cet échange commercial. »

* direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales
** Service d'inspection vétérinaire alimentaire et phytosanitaire

Les principaux points audités

Durant leur séjour, les experts australiens ont notamment porté leur attention sur :

  • les techniques d’analyses de laboratoire,
  • les modalités de surveillance des maladies dans les fermes aquacoles,
  • la traçabilité des produits depuis l’écloserie jusqu’à l’exportation,
  • les conditions d'importation de crevettes en Nouvelle-Calédonie.