Le Rhinocéros du cocotier (Oryctes rhinoceros)

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Oryctes rhinoceros

Le rhinocéros du cocotier est un scarabée qui s’attaque aux cocotiers, mais également à plusieurs espèces de palmiers.

Originaire d’Asie du Sud-Est, il est présent dans plusieurs pays du Pacifique tels que Wallis et Futuna, Fidji, Samoa, Vanuatu, Guam, Hawaï.

En Nouvelle-Calédonie, les premiers spécimens ont été découverts à Tontouta, en Septembre 2019. 

Les mesures de lutte mises en place depuis lors n’ont pas permis d’éradiquer ce ravageur.

Aujourd’hui, l’objectif est de mieux le connaître pour apprendre à le maîtriser et ainsi limiter son impact.


Comment le reconnaître ?

[ Description et Comportement ]

Ce scarabée est reconnaissable par sa grande taille (3 à 6 cm) et sa corne (rostre).

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 Les femelles se distinguent des mâles par la présence de soies rousses à l’extrémité de l’abdomen.

Mâle

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Femelle

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Crédit photo : Sylvie Cazères, IAC 

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Ils sont particulièrement actifs la nuit, du coucher au lever du soleil et sont attirés par les lumières artificielles.


Les cocotiers et palmiers ne sont pas les seules plantes hôtes de ce ravageur. Une liste des végétaux cibles de l’Oryctes est disponible dans le «livret technique».

Les observations de terrain montrent une préférence pour le palmier royal (Roystonea regia), le cocotier, le latanier, le palmier éventail (Livistona chinensis), le palmier queue de renard (Wodyetia bifurcata) et Borassus sp.

Illustration : Photo d’un adulte de nuit


Les larves sont assez grosses, de couleur blanche avec la tête marron.

Elles se développent dans les végétaux en décomposition (branches, tronc de cocotiers, palmiers et autres plantes hôtes) et se déplacent latéralement en prenant une forme de C.

Taille : 6 cm

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Illustration : Larves extraites d’un palmier en décomposition

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Les végétaux en décomposition, le fumier, les troncs morts sur pied ou au sol et le compost sont les principaux habitats larvaires.


[ Symptômes ]

Les dégâts observés sur les plantes hôtes sont causés par les adultes ou jeunes adultes qui viennent se nourrir de la sève des plantes hôtes.

Les symptômes apparaissent 1 à 3 mois après le passage du scarabée sous la forme de coupe en forme de
« V » ou de « coins manquants » sur les palmes et sont toujours associés à des trous de forage effectués dans le tronc et à la base des palmes.

 

Coupe en "V"

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Trous de forage

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Comment limiter son développement ?

La lutte contre le scarabée rhinocéros passe principalement par :

  1. la capture des adultes au sol, en vol ou dans des pièges ;
  2. la destruction des stades larvaires dans les sites de nidifications.

 

Cycle de vie du scarabée rhinocéros

Illustration : cycle de vie 


[ Les pièges ]

Différents types de pièges (accessibles aux professionnels et aux particuliers) sont utilisés afin de capturer ces insectes et ainsi empêcher leur propagation.
Les pièges les plus utilisés que vous observerez en zone portuaire et aéroportuaire sont les pièges-seaux également appelés pièges à phéromone.

Confection d'un piège seau

 

 

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Une substance attractive appelée phéromone est fixée au couvercle grillagé des seaux. Les adultes sont attirés par l’odeur et sont piégés en tombant au fond du seau.


[ La gestion des déchets ]

La gestion des déchets verts en décomposition permet de détruire les sites de nidification (de reproduction).
Ainsi, la limitation des populations de ce scarabée repose essentiellement sur la bonne gestion des déchets verts susceptibles d’héberger les sites de reproduction. Les déchets verts doivent être rapidement éliminés (brûlage, compostage).
Les composts doivent être régulièrement retournés pour éliminer les larves et adultes qui pourraient s’y trouver.

 

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Que puis-je faire ?

[ Aidez-nous à limiter la propagation du scarabée ! ]

Les mesures de biosécurité :

  • Surveiller une fois par mois au minimum vos cocotiers et vos palmiers, afin de détecter précocement une éventuelle présence du ravageur ;
  • Eviter l’accumulation de déchets et débris végétaux et détruisez-les par le feu, l’enfouissement ou le compostage ;
  • Retourner régulièrement vos composts, afin de détecter la présence d’œufs et de larves ;
  • Détruire immédiatement tous les stades de l’insecte découverts après vérification de leur identité ;
  • Ne déplacer aucune plante hôte susceptible d’abriter le ravageur vers les zones indemnes et particulièrement vers les îles ;
  • Ne déplacer aucun matériau issu de cocotier, palmier ou autre matière organique de compostage, des zones touchées par le scarabée rhinocéros vers des zones indemnes.

N’ayez crainte, cet insecte ne représente aucun risque pour l'homme.


Contacts :

Service d’Inspection Vétérinaire, Alimentaire et Phytosanitaire
(SIVAP)
Pôle Biosécurité
Section protection des végétaux
Site web : https://davar.gouv.nc
Courriel : davar.sivap-pv@gouv.nc
Téléphone : 24.37.45

 

Chambre d’Agriculture et de la Pêche de Nouvelle-Calédonie
(CAP-NC)
Pôle Végétal
Groupement de défense sanitaire du végétal (GDS-V)
Site web : https://webapp.cap-nc.nc
Courriel : gds-v@cap-nc.nc
Téléphone : 24.31.60
Association des arboriculteurs
de Nouvelle-Calédonie

(Arbofruits)
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Site web : http://www.arbofruits.nc/
Courriel : secretariat@arbofruits.nc
Téléphone : 42.34.44

Répartition et dispositif réglementaire en place

 

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Cliquez pour accèder.


Désormais, les actions menées ont pour objectifs de :

  • protéger les îles le plus longtemps possible ;
  • transmettre un maximum d’informations techniques aux professionnels ;
  • sensibiliser le grand public pour qu’une action collective soit menée afin de limiter les impacts de ce ravageur.

 

Les mesures mises en place pour éviter la diffusion du scarabée rhinocéros sont précisées dans l'arrêté suivant :

Arrêté n°2023-151/GNC du 1er février 2023 retaif aux mesures obligatoires de surveillance et de prévention mises en oeuvre pour éviter la diffusion du scarabée Oryctes rhinocéros

Biosécurité pour les voyageurs à destination des îles 

 

Les îles sont actuellement indemnes d’Oryctes rhinoceros, afin de préserver ce statut et par conséquent les plantes hôtes de ce ravageur, un certain nombre de mesures est mis en place :

  • Interdiction de transporter et d’envoyer : des plants de cocotiers, de palmiers, du fumier ou du compost
  • Pour l’ envoi d’autres types de plants végétaux vers les îles, une inspection est requise auprès du SIVAP dans les locaux du SIVAP au Port Autonome, les horaires et contacts pour une prise de rendez vous ici.
  • Précision pour certains végétaux, dont quelques uns sont admis aux transport aériens et maritimes sans inspection du SIVAP, vous trouverez la liste ici.

 

Surveillances
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Des réseaux de surveillance ont été mis en place sur le secteur de l'aérodrome de Magenta (8 pièges), autour des ports de Nouméa (19 pièges), sur les communes environnantes à la zone infestée (3) et à Païta autour de la plateforme d’exploitation de Gadji et le long du littoral jusqu’à la baie de Toro (17).

Les agents du service d'inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (SIVAP) du gouvernement, ainsi que de la Chambre d'agriculture et de la pêche (CAP-NC), assurent une surveillance active de ces zones, notamment compte tenu du risque de contamination qu'elles représentent pour les îles. 

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Quelques chiffres clés de 2019 à 2022 durant le plan d'éradication :
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  • 6500 Ha pris en charge
  • 470 pièges posés
  • 13 000 relevés de pièges
  • + de 15 000 spécimens capturés (7500 dans les pièges, 7500 dans les nids)
  • 36 nids détruits
  • + de 3000m3 de déchets verts traités
  • jusqu’à 25 personnes recrutées

(chiffres mis à jour le 04/07/2022)

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